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IronMan et COVID-19 -long post

Avant de commencer cet article, lecteur, je tiens à te dire deux-trois trucs qui me tiennent à coeur.

Dans cette situation historique et quelque peu surréaliste, je me sens particulièrement privilégiée et chanceuse. Chanceuse parce que déjà pour le moment je suis en bonne santé, avec une bonne immunité, mes proches aussi. Je ne connais personne atteint du virus et, même si je m’inquiète pour ma mère/belle-mère et mes oncles/tantes plus âgés, ils sont pour le moment tranquillement confinés et prennent toutes les précautions d’usage.

Chanceuse parce que je suis confinée avec mes enfants, mon mari. Pas seule comme beaucoup, pas avec des gens violents ou fous comme certains malheureusement.

Chanceuse parce que je vis dans une (petite) maison, mais une maison quand même. Avec des étages où s’isoler, une terrasse pour entendre les oiseaux. Pas dans 40m carrés comme la plupart des gens et surtout des parisiens, auquel cas le mot confinement prend tout son sens.

Chanceuse parce que j’ai du chauffage, un lit, de la nourriture (j’ai pas 50 paquets de pâtes, on est des mangeurs de riz dans la famille plutôt) et un accès facile à un tas de commerce encore ouverts et relativement approvisionnés.

Chanceuse parce que je ne suis pas personnel soignant, obligée de travailler quasi H24 dans des conditions très éprouvantes.

Chanceuse parce que je suis en CDI dans une boite relativement stable, pas entrepreneur ou indépendante comme la plupart de mes ami(e)s qui s’en font pour la situation future de leurs finances.

Ce préambule fait, parlons de choses plus futiles, qui sont au départ le thème de ce blog quand même.

Donc, nous voilà parti pour 45 jours de confinement, puisque ce sont les suppositions qui circulent le plus (faux sachants et demi experts), on peut tabler sur un mois tout de même au plus optimiste.

Sans piscine, sans sortie vélo (oui je sais, en théorie seule on peut mais qui a envie de prendre le risque de tomber, de se retrouver seule dans la pampa sans personne pour porter secours et surtout d’aller grossir les rangs des malades pour une chute de vélo).

Reste donc le running dans le quartier avec d’infinies précautions pour justement ne pas se faire mal (jamais arrivé en 10 ans mais bon, si je me fais une cheville je resterai avec mon entorse et basta). Je dois avouer que même si je vois sur les réseaux beaucoup de gens contre (“courir, c’est risquer de répandre l’épidémie en touchant des surfaces”, bon, j’habite une maison donc pas vraiment de portes à toucher pour sortir que d’autres pourraient toucher), pour moi courir reste ma bulle d’oxygène, mon seul moment seule dans la journée, où je nourris mon cerveau de podcasts positifs et pas d’infos sur la baisse des ventes ou la hausse des décès. Je trouve ça important aussi. Et fuck les donneurs de leçons. Dans ces circonstances, chacun fait avec sa conscience, facile de se placer en ayatollah de la distanciation aujourd’hui quand on roulait encore en peloton dimanche.

Reste donc le Home trainer. Depuis ma dernière sortie à 3 dans la nature ce week-end (avec des gants malheureux, et pas en peloton !) je faisais une sorte de blocage. La perspective de ma buanderie, fut-ce virtuellement avec mes potes et Zwift ne me fait plus rêver.
Et surtout, je me pose des questions métaphysiques (nan mais tu sais en vrai je suis une nana très simple qui ne rumine jamais et ne se met aucune pression).

En théorie, l’Ironman de juillet n’est toujours pas annulé.

En théorie.

Ni même le Half Iron Man de fin mai. Mais ça on y croit déjà moins. Mon stage d’avril, lui, est annulé.

Je suis dans une phase de ma préparation où je devais monter en volume. J’arrivais péniblement à 9h/ semaine environ, je commençais à peine à relancer le vélo avec les sorties de plus de 70km et à tenir en équilibre sur mes prolongateurs.

velo

dernière sortie jusqu’à ?

Donc depuis le début du confinement, je connais une baisse de motivation comme jamais.

Beaucoup de monde se lance dans des séances de crossfit, de yoga ou de renfo à la maison. Nous avons accès à un maximum de ressources et avec tout le yoga et le renfo que j’ai fait, je saurais parfaitement organiser des séances. Mais j’ai deux problèmes insurmontables:

1/ déjà j’envie tous ces gens qui ont le temps ” de lire, de faire des albums photos, de cuisiner”. Ils font comment au juste ? Nous sommes deux parents en télétravail à temps plein (quand les boutiques sont fermées, il reste le digital et le ecommerce, mon taf quoi, je ne m’ennuie pas de ce côté là), avec deux enfants qu’il faut faire travailler et qui préferent faire des combats d’escrime ou s’entrainer à jongler aux pieds avec un rouleau de PQ (véridique, je ne remercie pas Eugénie Le Sommer pour ça).

Quand on évoquait le confinement de loin, je pensais vaguement que je pourrais me lever tard, aller faire du sport deux fois par jour, enfin décorer ma maison et passer du temps sur Selency et the Socialite Family  (OK, j’avais pas tout compris au confinement).

Ahah que nenni.  Voilà plutôt ma réalité. Au bout de deux jours, retour à la case “lever 7h”. Et plus DU TOUT la force de me lever à 5h45 pour continuer un hypothétique programme. Mes copains le font, grâce leur soit rendue. Moi j’ai pas plus la foi.

Une fois la journée lancée, s’enchainent le travail, le déjeuner à cuisiner (non les pâtes tous les jours ça va pas être possible), re le travail, le goûter (oui, enfants à la maison = goûter) . J’arrête de travailler vers 19h et là c’est la vie familiale qui prend le relais, avec un passage télé un peu obligé en ce moment pour se tenir au courant des dernières consignes.

Je n’ai pas encore pris le rythme, ça viendra.

2/ le Home trainer c’est marrant quand tu as un objectif, mais bon, entre  nous, il fait chaud, c’est dur puisqu’il s’agit de fractionné, pas de balade. Et c’est dans ma buanderie, qui, aussi belle soit-elle, reste une buanderie sans fenêtre. Compliqué de se l’imposer quand tu n’y crois plus tout à fait.

Hier en courant je me suis posé la question: qu’est ce que je fais ?

Est-ce que j’abandonne tout espoir d’Ironman cette année, mettant à la poubelle 11 semaines de sacrifices (je veux pas faire pleurer dans les chaumières, je suis pas allée à la mine non plus) MAIS en m’enlevant une terrible pression que je me mets depuis tout ce temps et en profitant à plein du confinement ?

Est-ce que je m’accroche, me relevant tôt le matin pour home trainer quand tout le monde dort, allant courir tous les jours et croisant les doigts pour que les piscines réouvrent avant que je ne sache plus du tout nager ? Est-ce que ne faire que çela suffira ? Est-ce que je vais achever les pauvres membres de ma famille qui subissent déjà mes névroses sportives ?

Suspense intenable et réponse sans doute demain ou après demain, selon ce que j’aurais réussi à faire comme entrainement. Pour le moment, je n’ai pas encore trop perdu (même si j’ai dérogé à la règle et carrément picolé le soir du confinement). Mais si je zappe le vélo plus longtemps, ça va devenir compliqué.

Et vous, vous feriez quoi à ma place ? Donnez moi vos conseils pour garder la motivation en ce moment.

Bon courage à tous et bon confinement !

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