LIFESTYLE TRAINING

Des (in)aptitudes

Enfin revenue d’une cure forcée de “digital detox” sans connexion internet digne de ce nom, je profite de mes derniers jours de vacances avant une rentrée qui s’annonce chargée.

Finalement, les vacances n’auront pas été si sportives que ça. Un run un jour sur deux environ, des sorties natation et quasi zéro vélo au final.

Mais ma premiėre semaine de vacances m’aura permis de réfléchir à un concept intéressant: celui de mon inaptitude au sport.

Depuis mes 6 ans, j’ai dû en essayer des tonnes de sports: danse (comme tout le monde), gym, volley, escalade, patin à glace pour en citer quelques uns.

Et force est de constater que je n’ai brillé dans aucun. J’étais même si nulle en volley que mon équipe a terminé bonne dernière du championnat régional.

Ou peut-être même départemental.

J’ ai fini immanquablement par tout arrêter pour des raisons plus ou moins fallacieuses mais ça ne m’a pas découragée du sport.image Au contraire.

Je crois que j’étais tout bonnement aveugle sur mes incompétences. Et aveuglée par des parents aimants qui s’auto-persuadaient que j’étais douée    (“Mais si, souviens-toi Chérie, tu as gagné le deuxième prix du championnat de danse de Montélimar à tes 8 ans ” “oui ok vous étiez 3, et alors ?”).

Du coup, quand je me suis inscrite à mon club d’athlé, entourée de gens forts eux,  et bienveillants, la différence de niveau ne m’a pas sautée aux yeux.

Ok les filles mettent entre 40 et 45 mn aux 10km, soit 10mn de moins que moi.

Ok je m’entraine avec un superathlète qui court l’UTMB et autres joyeusetés et arrive en bonne place, mais bon, sur une piste, au final, on court tous ensemble.

Je finis juste mes tours un peu plus tard qu’eux.

Et puis j’ai eu la mauvaise idée de les rejoindre pour un stage de trail. En montagne.

Avec le noyau hardcore du groupe. Mes potes quoi. Et aussi mon mari, trailer évidemment sinon ce serait pas drôle.

Même que je pestais de ne pas pouvoir commencer assez tôt rapport à un vilain virus chez mon ainée.

Première descente en fractionné. Tout le monde était déjà en bas, y compris les blessés du groupe et je tombais pour la troisième fois, accompagnée de mon coach compatissant et professionnel qui faisait ce qu’il pouvait pour me faire comprendre que ma technique de descente était des pires.

Ca m’a rappelé mes premières descentes à ski à 22 ans. Un calvaire.

Lendemain, rebelote. Première sortie avec mon homme (7km, 500D+) que j’ai passée à m’excuser de le ralentir. Retrouvailles des copains au chalet et nouvelle descente. J’ai déclaré forfait en bas, énervée au plus haut point contre moi-même d’être leur boulet de service et de les ralentir.

Enervée aussi de ne pas avoir compris avant que ne tiendrais pas leur rythme et  leur niveau.

Et aussi vexée comme un pou il faut bien l’avouer.

Ca m’a pris un peu de temps de ravaler ma fierté et de les retrouver pour des sorties plus cool.

Et puis je me suis souvenue que maintenant, je skie plutôt correctement. Ok j’ai un style personnel, et oui ça a pris du temps, mais plus personne ne m’attend en bas des pistes, même noires.

En somme,  j’ai bien fait de m’accrocher.

Et puis quand j’ai commencé à courir je mettais plus d’une heure pour les faire ces 10km, alors tout espoir est permis.

Du coup, quand je me suis entrainée plus tard dans l’été avec un vrai nageur qui m’aussi laisseé comprendre que je ne pouvais pas nager plus mal sans couler, ça m’a plutôt fait marrer.  En effet, je ne suis pas très douée en natation, en vélo non plus sans doute. Mais j’aime ça et c’est au final tout ce qui compte.

Et puis comme ça, je ne peux que m’améliorer non ?

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  • Delphine
    20 août 2015 at 7 h 26 min

    Hahaha. Tu fais bien de t’accrocher ! C’est facile de persévérer dans quelque chose pour lequel on a des “prédispositions”, mais ça demande beaucoup plus de le faire dans quelque chose pour lequel on est pas très bons. C’est ça le courage à mon sens : continuer malgré les difficultés. Concentre toi sur ton plaisir, c’est tout ce qui compte.

    Café Mode a mis en lien un article récemment sur ce sujet : le bien est l’ennemi du mieux(https://medium.com/@tonyaub/good-is-the-mortal-enemy-of-great-b1c04887e9a) Ca devrait te plaire.

  • Maïté
    20 août 2015 at 9 h 21 min

    Tu oublies que la plupart des personnes qui étaient au stage ont 10 ans de moins que toi et n’ont jamais eu d’enfants ! J’aimerais bien avoir ta forme et ta volonté dans 10 ans :)
    Tu trouveras toujours plus fort que toi, dans n’importe quel sport, l’important c’est de prendre du plaisir et de s’améliorer. De ce côté là tu es une championne, combative et motivée comme jamais.
    Keep going…

  • Mentalo
    20 août 2015 at 13 h 48 min

    Et si le vrai talent, le vrai mérite était celui de s’accrocher quand justement les aptitudes font défaut?
    Par ailleurs, l’essentiel n’est pas le chrono, mais de s’amuser, et de se sentir bien après, fière de l’effort.

  • Gabrielle
    20 août 2015 at 15 h 08 min

    Encore une fois Elise, je me retrouve bien dans tes propos. Non pas que je sois nulle en sport, j’étais plutôt bonne dans la plupart des sports (sauf les sports de balle) sans exceller nulle part. Mais dans cette habitude de se comparer à des gens au niveau beaucoup plus élevé que moi. Par exemple, je nage régulièrement avec mon mari qui a fait sport étude natation (ça remonte à loin, mais il a de beaux restes). Et bien je peste quand même dans il met 9 minutes de moins que moi à la traversée de la baie de St Jean de Luz (1800 m environ). Et idem aux triathlons, tous les ans j’espère rattraper la jeunette licenciée en club, qui a bien 10 ans de moins que moi et pas d’enfants… je finis bien sûr derrière en râlant devant la lenteur de ma progression. Alors que si je regarde un peu en arrière, franchement il y a 4 ans je n’aurais jamais pensé être capable de nager 1800 en crawl en pleine mer, encore moins de finir un triathlon M ou de faire des sorties longues de plus de 14 km ! Alors finalement, se mesurer à plus fort que soi, c’est parfois dur pour l’égo, mais c’est aussi ce qui nous pousse à progresser (c’est quoi l’expression déjà ? viser la lune pour décrocher les étoiles). Donc continuons à viser la lune, en n’oubliant pas de regarder nos progrès et même nos contre-performances avec un peu plus de bienveillance ! (note à moi même : venir relire ce com après mon prochain tri). Désolée pour le commentaire-fleuve !

  • Lilou
    25 août 2015 at 22 h 42 min

    Belle attitude face à l’effort. Que je partage totalement. J’ai moi aussi appris à nager vers 15 ans, à faire du vélo vers 18 ans et à skier vers 23 ans. Je ne suis pas très bonne mais je m’amuse. Et partant de bas, forcément on progresse. Et ca c’est chouette. Je m’attaque au Ventoux demain (j’aurais pas pu l’imaginer il y a quelques années même si je sais que je vais en chier)

  • Ma fine bouche
    28 août 2015 at 10 h 33 min

    Plus qu’une quelconque inaptitude, cela prouve que tu as une ténacité, une persévérance à toute épreuve et cela manque parfois à des sportifs très bons. Rien que pour ça “Bravo”.

  • Emma
    8 septembre 2015 at 9 h 53 min

    Je trouve ça génial que tu fasses les choses par plaisir/passion quitte à pas toujours être la meilleure. Thumbs up!

  • Objectif 2016 et première ride Thank God I run Thank God I run
    27 septembre 2015 at 22 h 09 min

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    […] ou deux tours à la traine par rapport aux autres donc rien de bien grave -c’est plus chaud en montagne- ce qui me vaut un surcroit d’encouragements […]

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    […] je n’en avais jamais fait plus de 3,5 à la suite. Mais bon voilà, je ne suis pas une fille à aptitudes  et du coup, je me déplace dans l’eau aussi lentement qu’en côte à vélo, et […]