Samedi 8 heures : enfants déposés, matos dûment checké, nous voilà en route l’Homme et moi pour Chantilly, sous un soleil qui s’annonce torride.
J’ai mal au bide, je suis super stressée. Je me demande comment ça va se passer et je ne peux rien visualiser mentalement puisque je n’ai jamais fait de triathlon. Et si je me prends des coups au départ de la natation ? Et si je tombe à vélo ? Et si je crève ? Autant de questions qui me font garder le silence dans la voiture.
9 heures : nous y voilà. Premier passage du marquage au bras/jambe/main. Puis check du certificat médical et de la licence du jour. On refait la queue pour les dossards et j’hérite d’un sublime bonnet rose et de serviettes Speedo (je n’ose pas imaginer la collection de bonnets que doivent avoir les triathlètes).
9 h15: je rentre dans l’arène. La zone de transition. Et là: surprise.
Ma voisine me dit “Bonjour” et commence à me parler. Tiens, les triathlètes sont sympas ? J’avoue, c’est pas l’idée que j’en avais. Apolline (c’est son prénom) en est à son deuxième triathlon et me donne plein de conseils. Je pompe complètement son organisation (avec un petit tapis pour ses affaires) et lui fais une confiance absolue.
Fait amusant, elle arrivera au final une position devant moi…Apolline, si tu me lis, merci pour m’avoir aidée dans mes débuts et bonne chance pour tes tri suivants.
Mes voisins de droite arrivent. Tiens, eux aussi me parlent et se proposent de nous aider si on est en galère car il le font en relais. Décidemment, l’ambiance est ultra conviviale, je ne m’y attendais pas. J’avais en tête des mecs compétiteurs au possible et un brin bourrins virils. Mais bon, on est sur un tri “Découverte”, ça doit jouer aussi.
9h30: je suis en combi, deux bonnets sur la tête (l’eau est à 17 degrés, j’ai peur d’avoir froid à la tête) et j’écoute le briefing. Encore des gens qui me parlent gentiment autour de moi et me rassurent. Nous entrons dans l’eau. Mmmm, sympa le mètre de vase sous les pieds. De toutes façons, avec ma taille, je n’ai presque pas pied. Autant commencer à nager sur place pour s’échauffer.
9h40 et c’est parti. Dans une eau marronnasse complètement opaque, effectivement, ça donne des coups. Je m’en prends un ou deux mais rien de méchant parce que je me suis placée en arrière, conformément à ce que l’on recommande aux débutants. Mais bon, ça avance pas du tout. Je commence en crawl mais au bout de 3 mètres je suis déjà essoufflée. Je ne suis pas du tout échauffée et je me sens vaguement claustro d’avoir la tête dans une boue marron.
Et là, le coup de pompe. Je me souviens brutalement que je n’ai pris que trois biscottes à 7h du matin (il y a presque 4 heures quoi), j’avais prévu un gel que j’ai oublié de prendre avant de partir, quelle idiote.
Du coup, je brasse. Advienne que pourra. J’alternerai brasse et crawl pendant 200m. Pas super contente de moi (je me suis beaucoup entrainée pour pouvoir crawler tout du long) mais bon, l’essentiel c’est de finir.
A la sortie, mon Homme me dit que je suis au milieu du peloton.
Je tente de courir pendant la transition tout en enlevant ma combi mais les escaliers ont raison de mon essoufflement. Arrivée dans l’aire de transition, je prends mon temps.
Je m’essuie les orteils, papote avec Apolline, arrivée un chouille plus tôt, prend un gel pour tenir le coup. Je ne me rends pas compte que je perds du temps en fait. Je mets mon porte-dossard, mon casque, mes lunettes.
Et voilà l’épreuve tant redoutée, le vélo.
Je pars un peu titubante sur ma bécane, le terrain est caillouteux, je regrette de ne pas avoir pris un VTT (on avait le choix).
Au bout d’un kilomètre, j’ai les pieds dans les cales (yeees!) et trèèès mal aux cuisses déjà.
J’essaie de respirer comme on me l’a conseillé mais je me rends compte que je n’avance pas vite. J’essaie de changer de vitesse, rien ne se passe, mon vélo fait un drôle de bruit.
Flûte, j’aurais dû vérifier les réglages avec l’Homme avant de partir.
Seule sur ma monture, je ne sais pas du tout quoi faire. Tant pis, je continue sur des rapports que je sais ne pas être les bons. Je compte les kilomètres, littéralement. Il n’y en a heureusement que 12. Je me ferai doubler par plein de monde. Je demande à chaque organisateur que je croise si je suis la dernière. Ca les fait marrer.
J’arrive finalement à passer sur une vitesse qui me permet de mouliner avant la course à pieds, comme tout le monde le conseille, mais sans doute trop tôt (un bon kilomètre avant l’arrivée), tant pis, je ne prendrai pas le risque de ne plus arriver à repasser ma vitesse.
Soulagée, j’arrive finalement sur la ligne d’arrivée du vélo.
La transition 2 est plus courte. Quasi rien à faire sauf remettre le vélo, prendre mon bidon et tourner mon porte-dossard. Mais je me rends bien compte comme on le voit sur la photo que je suis dans les dernières, les autres sont déjà partis pour la course.
Plus que deux kilomètres de course. Je n’ai pas trop de sensation de “jambes en plomb” (tu m’étonnes, je viens de mouliner pendant 5 minutes comme une dingue), mais plus beaucoup d’énergie. Tant pis, j’avance tant bien que mal, ma Garmin me confirme que j’accélère. 4.50 mn/ km, c’est ce que j’avais en tête. Je double quelques personne. C’est fini !
Ca y est, je l’ai fait.
Au final, mon classement sera assez minable: je suis 72ème sur 91. Presque dernière quoi.
Je suis bien dans la moyenne en natation, beaucoup mieux en running et en revanche, c’est la cata en vélo. Là où les autres ont mis 28 minutes, j’en ai mis 36 !! Pas top non plus pour la première transition.
Si j’ai aimé ? oui. Si je me suis amusée ? oui. Si l’organisation était bien? Pas mal du tout. Le parcours vélo surtout était super bien fléché avec plein de monde. La course en revanche était plus dure (je ne savais pas du tout où aller au départ, j’ai dû perdre quelques secondes là-dessus).
En plus, avec un temps pareil et le cadre du Château de Chantilly, c’était vraiment un premier triathlon parfait.
Ca m’a bien sûr donné envie d’en faire un autre, sans doute un S. Mais il faut que j’arrive à mieux maitriser mon vélo et à améliorer ma vitesse si je ne veux pas finir dernière pour de bon.
Alors, un triathlon à me conseiller d’ici la fin de la saison ?